EXPOS

ESTHER FERRER

Oeuvres Présentation Artistes Presse Télécharger

VERSION FRANÇAISE

(VERSIÓN ESPAÑOLA MAS ABAJO)

“Dans le cadre, du cadre de l’art” – À vendre, meublé.

Décoration ? Opération camouflage ? Équivalent plastique de la “musique d’ameublement” ? Pied de nez façon Satie ?
Ces miroirs blancs teintés d’ironie, ces fêlures moulées, ces encorbellements rococos garnis de fleurs encadrant une géométrie parfaite et composée de cadres successifs, jouent et déjouent l’art du cadre et… le cadre de l’art, celui des surrogates paintings, de l’art tautologique ; ils offrent un humour façon Kolkoz et autre compagnie.
On le sait, encadrer un cadre, c’est produire du signifiant ; Vitruve souligne à ce sujet, que les Cariatides ploient sous les architraves des temples, afin de rappeler aux Cariates, qu’il est dangereux de se soulever contre la Grèce, un mémo. Les Frères Van Eyck poussent Adam en dehors du “retable de l’Agneau mystique” -son pied posé sur le rebord, entre espace réel et espace fictionnel- afin qu’il témoigne d’une histoire incarnée. Sous Napoléon III, les cadres glorifient une peinture Pompier ou permettent de l’oublier. Sautant de siècle en siècle, le cadre fabrique du sens, penser le cadre chez Fluxus, c’est inviter à en sortir, à décloisonner les disciplines. Inspirateur de cette mouvance, John Cage influença également Zaj[1], il agissait sur le groupe tel un catalyseur démoniaque et invitait à découvrir le son, le silence, l’action, en laissant advenir l’événement, le bruit et la fureur. L’art et la vie entraient dans le même cadre, celui du hors champ.
Tout ornement a une fonction. Alors, des cadres qui encadrent des cadres ? qui cadrent des portions de murs ? ou d’autres, d’où sortent des matières brutes : ficelle, métal, ressorts, plastique ? Tant de soin apporté à “l’emballage” engage peut-être la préciosité de son contenu, signifie que, tout ce qui environne peut avoir une part de magie. Cette exposition surjouerait l’artifice, afin de repenser le réel, sa magie ; serait-elle la galerie de cette République Géniale imprégnée d’humour Dada, conçue de bouts de ficelles et de morceaux de bois ?
L’interprétation reste ouverte, l’opera aperta, occasion à saisir à la galerie Lara Vincy, dans le cadre de… l’exposition d’Esther Ferrer.    
Francine Flandrin, mars 2009

[1]Esther Ferrer réalisa de nombreuses performances au sein du groupe ZAJ jusqu’à sa dissolution en 1996. Constitué en 1964 par trois figures issues de la musique : Juan Hidalgo, Walter Marchetti et Ramon Barce, -tous trois influencés par les recherches de John Cage- ce groupe rassemblait des artistes pluridisciplinaires et anti-franquistes.



Repères biographiques :

Née en 1937 à San Sebastián, Espagne.
Vit et travaille à Paris.

Elle est surtout connue par ses performances, sa principale forme d’expression, seule ou au sein du groupe Zaj avec Juan Hidalago et Walter Marchetti.
Son travail s’est toujours plus orienté vers l’art/action, pratique éphémère, que vers l’art/production. C’est ainsi qu’elle fonde avec le peintre J. A. Sistiaga, dans l’Espagne du début des années 60, le premier atelier de Libre Expression.
Mais c’est à partir des années 70 qu’elle consacre une partie de son activité aux arts plastiques : photographies retravaillées, installations, objets et des tableaux basés sur la série des nombres premiers.
Son travail s’inscrit dans un minimalisme très particulier que l’on pourrait définir comme la “rigueur de l’absurde”. Elle dit, mais seulement quand on le lui demande, que toute performance est “art de l’espace, temps et présence”.
En 1999, elle a représenté l’Espagne à la Biennale de Venise.

Elle a reçu cette année le Prix National des Arts Plastiques décerné par le Ministère de la Culture en Espagne.

Expositions personnelles (sélection):

2009     Arco, stand El País, Madrid, Espagne.
2008     “Al ritmo del tiempo”, Galeria Angels-Barcelona, Barcelone, Espagne.
“En el marco de l’arte” (2), Galeria Trinta, Santiago de Compostela, Espagne.
2007     “Autoportrait dans l'espace”, Institut Cervantes, Toulouse, France.    “Al ritmo del tiempo”, Museo National de Belas Artes. Institut Cervantes, Rio de Janeiro, Brésil.
2006 “Al ritmo del tiempo”, Instistut Cervantes, Roma, Italie.
“Al ritmo del tiempo”, Instistut Cervantes, Sofia, Bulgarie.
“Al ritmo del tiempo”, Instistut Cervantes, Prague, République Tchèque.
2005    “Al ritmo del tiempo”, Koldo Mitxelena Kulturenea, San Sebastián, Espagne
2003    “Duero Aguas discursivas”, Fundación Rey Alfonso Henriquez, Toro, Espagne.
2002    “Le poème des nombres premiers”, Galerie Lara Vincy, Paris.
“Parcourir un carré”, Galerie Labirynt 2 BWA, Lublin, Pologne.
2001 Museum of Contemporary Art, Roskilde, Danemark.
2000 “Sur la photo”, Galerie J. & J. Donguy, Paris.
“Installation géométrique”, Galerie Arsenal, Bialystok, Pologne.
“Lieu Commun”, Installation : Inter-Vention, Institut Français, Brême, Allemagne.
“Indisposition”, Galerie Schüppenhauer, Cologne, Allemagne.
1999 “ Silla ZAJ”, installation avec chaises, Experimental Intermedia, El Huis, Gand, Belgique.
Biennale de Venise, Pavillon espagnol, Venise, Italie.
1998 “Le livre du sexe / Le livre des têtes”, C.I.P.M., Marseille, France.
“De la acción al objeto y viceversa”, Centre Andaluz de Arte Contemporaneo, Séville, Espagne.
1997 “De la acción al objeto y viceversa”, Koldo Mitxelena Kulturunea, San Sebastián, Espagne.
“Poema de los números primos III”, Galerie Trayecto, Vitoria-Gasteiz, Espagne.
1996 “Le poème des nombres premiers II”, Galerie Satellite, Paris.
1995 “La série des séries”, Galerie J. & J. Donguy, Paris.
1993 “Las cosas”, Le Lieu, Québec, Canada.
“Objet contextualisé/Objet décontextualisé”, Galerie J. & J. Donguy, Paris.
1992 “Dans le cadre de l’art”, Galerie Satellite, Paris.
1991 “Autoportraits”, Galerie Aele, Madrid, Espagne.
1986 Installation basée sur les nombres premiers, Fondation Danae, Pouilly, France.
1985 “El poema de los números primos I”, Galerie Buades, Madrid, Espagne.
Installation basée sur les nombres premiers, Appolohuis, Eindhoven, Pays-Bas.
1984 “Perfiles”, installation, Fondation Miro, Barcelone, Espagne.
1974    1ère installation avec des fils, Château de Nancel, France.

Expositions ZAJ (Walter Marchetti, Juan Hidalgo, Esther Ferrer) (sélection):

1996 “ZAJ”, Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, Espagne.
1990 “Exposición ZAJ”, Galerie Ciento, Barcelone, Espagne.
“ZAJ en Canarias”, Santa Cruz de Tenerife, Espagne - Las Palmas de Gran Canaria, Espagne.
1989 “25 años de ZAJ”, Galerie Estampa, Madrid, Espagne.
“ZAJ , 25 anni”, Milanopoesia, Milan, Italie.

Expositions collectives récentes (sélection) :

2009 INFR'ACTION - festival de performance - Centre Culturel Suédois, Paris
2007     “En Quête d'Identité”, Centre Photographique d'Ile de France, Pontault-Combault, France.
2005 “Il tempo nell’arte dall’epoca baroca all’eta contemporeanea”, Caraglio (Cuneo), Italie.
2004 “Moi ! Autoportraits du XXe siècle”, Musée du Luxembourg, Paris.
2001     “Los minimalismos - Musica silenciosa”, Centro de Arte Reina Sofia, Madrid, Espagne.
“Lieu commun - superposition”, Musée Zadkine, Paris.
2000 “Le temps, vite”, M.N.A.M., Centre Georges Pompidou, Paris.
“Narcisse blessé - Autoportraits contemporains 1970/2000”, Passage de Retz, Paris.

--------------------------------------------------------------

VERSIÓN ESPAÑOLA

“En el marco del arte” - En venta, amueblado.

Decoración? Operación de camuflaje. Equivalente plástico de la "musique d'ameublement"? Broma al estilo Satie? Esos espejos blancos teñidos de ironía, esas fisuras moldeadas, esas formas rococó guarnecidas de flores enmarcando una geometría perfecta y compuesta de marcos sucesivos, hacen y deshacen el arte del marco y... el marco del arte, ese de las surrogates paintings, del arte tautológico, ofreciéndonos un humor a lo Kolkoz.
Es sabido, enmarcar un marco es producir significante. Vitruvio señala a este respecto que las Cariátides mantienen los arquitrabes del templo, con el fin de recordarles que es peligroso revelarse contra Grecia. Los hermanos Van Eyck echan a Adán fuera del "retablo del Cordero místico" - su pie sobre el reborde, entre espacio real y espacio ficticio - para que de testimonio de una historia encarnada. Bajo Napoleón III, los marcos glorifican una pintura Pompier o permiten olvidarla. Saltando de siglo en siglo, el marco fabrica sentido, pensar el marco en Fluxus, es una invitación a salir, a desenmarcar las disciplinas. Inspirador de esta "mouvance", John Cage influenció también ZAJ, actuó sobre el grupo como un catalizador, invitando a descubrir el sonido, el silencio, la acción, dejando que se produjera el acontecimiento, el ruido el azar. El arte y la vida entran en el mismo marco, el de fuera de campo.
Todo ornamento tiene una función. Entonces, marcos que enmarcan marcos? que enmarcan trozos de muros?, u otros de los que salen materias brutas: cuerdas, metal, resortes, plástico? Tanta atención prestada al "embalaje" compromete quizás la preciosidad de su contenido, significando que todo lo que rodea puede tener algo de magia. Este exposición insiste sobre el artificio, con el fin de repensar lo real, su magia; será la galería de esta República Genial impregnada de humor Dada, concebida con trozos de cuerda y de madera?
La interpretación permanece abierta, la opera aperta, una ocasión a aprovechar en la galería Lara Vincy, en el marco de... la exposición de Esther Ferrer.

Francine Flandrin, marzo 2009 - Traducción Esther Ferrer


Datos biográficos :

Nacida a San Sebastián en 1937.
Vive e trabaja en París.

Esther Ferrer es conocida sobre todo por sus performances, su principal forma de expresión, sola o en el seno del grupo ZAJ creado por Ramón Barce, Juan Hidalgo y Walter Marchetti en 1964. Su trabajo se ha orientado más hacia el arte/acción, práctica efímera, que hacia el arte/producción. A principios de los años 60 creó en España junto con el pintor J.A. Sistiaga el primer taller de libre Expresión. A partir de los años 70 retoma su trabajo en el terreno de las artes plásticas: fotografías retrabajadas, instalaciones, objetos y obras basadas en la serie de los números primos. Su trabajo se inscribe en un minimalismo “tres particular basado en el rigor del absurdo”. Ferrer dice, pero solo cuando se lo preguntan, que la performances es el “arte del espacio, el tiempo y la presencia”.
En 1999 fue una de los dos artistas que presentaron España en la Bienal de Venecia.


En 2009, ha recibido el Premio Nacional de Artes Plásticas otorgado por el Ministerio de Cultura español.