EXPOS

JACQUES CHARLIER

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Jacques CHARLIER
Peintures irrésistibles



27 septembre - 9 novembre 2019



Le rire élargit la vision
. Claes Oldenburg


Il faut dire que dans le monde de l’art, nombreux sont ceux qui voudraient changer de braquet, vu l’étendue de l’ennui que leur dispense l’art actuel. Evidemment c’est plus facile à dire qu’à faire, car les obédiences qui tiennent la barre de la mode sont loin d’être ébranlées par le désir d’aventure.

Il suffit de participer aux pélerinages traditionnels de Kassel et Venise pour constater qu’on mémorise plus facilement le nom des restos et des hôtels que celui des artistes émergents dont on nous avait promis la révélation. Les touristes-croyants y viennent toujours nombreux, surtout pour s’enquérir des nouvelles tendances de l’art-shop. Aussi pour cueillir les anecdotes et ragots en vogue qui feront mouche sur leur auditoire, avant le pousse-café.

À part cela, le ronronnement général est devenu pratiquement inaudible. Mis à part quelques rares foyers de résistance à l’Art Contemporain.

Les remakes, les néos et les afters dominent le spectacle affligeant du pompiérisme généralisé. On les fait voisiner de force avec des maîtres anciens pour leur donner caution.

Charlier, au fil du temps, ne s’est jamais départi de son attitude de base. A savoir, mettre au service de ses idées, le style et le média qui lui conviennent le mieux. Ce qui lui vaut, de la part des professionnels de la profession, d’être taxé de dilettantisme incorrigible.

Dans le cas présent, il prend pour scénario les petites annonces de l’os à moelle du génial Pierre Dac et les met en peinture. Cet hommage prend brusquement l’allure d’un rappel sanitaire et vital qui nous met en joie.

Nous voici transportés bien à l’écart du charabia critique vantant l’art à bout de souffle, à coups de posologies emmerdatoires.

Quelques amateurs se sont enhardis et les ont insérées dans leur collection, ce qui procure des réactions du plus bel effet sur leur quotidien.

Charlier, dès sa prime enfance, a été familiarisé à l’humour de Pierre Dac et de Francis Blanche. Un humour décapant et violent capable d’affronter le contre-coup des blessures morales et psychologiques de l’après-guerre. Cet absurdisme langagier n’a pas pris une seule ride et continue à nous encourager à vivre.

En réhabilitant la formule, il lance un vibrant hommage à son maître vénéré. Il prouve dans la foulée que le biglotron est toujours la machine idéale pour bousculer celle du marché. Laquelle n’en finit pas de produire la soupe spéculative de toujours les mêmes pour toujours les mêmes, par toujours les mêmes, à des prix qui ne favorisent aucunement la digestion.